Précipices

ttps://www.editionstheatrales.fr/livres/si-jetais-grand-6-1600.html

Précipices est une coute pièce pour adolescents, que j’ai écrite en 2019 pour la Cie du Réfectoire à Bordeaux. Elle a été créé en juillet 2021 au Centre Culturel Simone Signoret de Canéjean, dans une mise en scène de Patrick Ellouz, et interprétée par un groupe d’adolescents de 9 à 13 ans.

Extrait (début du texte) :

Un groupe d’adolescents, filles et garçons mêlés.

Sur une falaise rocheuse enneigée. C’est l’hiver.

Doudounes, bonnets, gants, boots.

  1. Souvenir

– C’est ici

– Là

– Y’ a un an

– C’est ici qu’il nous a convoqués
– Normal

– Notre lieu

– Notre rencard

– Notre montagne

– Notre falaise

– Pas la sienne

– Non pas la sienne

– On le voulait pas là

– Avec nous

– Trop étrange 

– Différent

– Notre endroit quand on voulait blaguer

– Bien planqués des parents

– Il était pas pour lui

– Ouais lui il en avait plus

– De quoi ?

– De parents

– Non 

– Plus depuis le jour

– De la grande avalanche

– Le monstre blanc ils l’avaient appelée 

– Dans toute la vallée

– Elle avait avalé des enfants, des parents, grands-parents
– Bien debout sur leurs skis

– En promenades, en raquettes

– Juste ici 

– Là 

– En dessous

– Et aussi des renards des chevreuils et des cerfs

– Des brebis et des chèvres et des vaches

– Des lapins, des belettes, des marmottes

– Et les chiens

– Non pas de chiens

– Si ceux des bergers

– Oui je sais celui de mon cousin mon Patou il s’est fait emporter mais c’est pas ça que je 

– Alors quoi ?

– Je voulais dire les chiens ceux qui recherchent les gens

– Ah les héros !

– Les maousses !

– Les costauds !

– Oui ceux qui traquent les souffles

– Un battement sous la glace

– Oui ceux-là n’avaient rien pu trouver

– Rien ramener aux familles

– « La couche était bien trop épaisse » 

– Avaient dit les gendarmes

– Et leurs petites pattes bien que très efficaces

– S’étaient vite épuisées et gelées à gratter à creuser

– Sans jamais rien trouver jusqu’au printemps suivant

– A la fonte des glaces

– Ouais passe

– Quoi ?

– Les retrouvailles les funérailles

– Les corps momifiés

– Faut bien dire

– Passe j’te dis !

– Ok

– On est pas là pour ça

– On est juste là pour lui

– Oui

Silence

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Danse Célestine

https://www.editionstheatrales.fr/livres/danse-celestine-1597.html

J’ai écrit « Danse Célestine » en 2018, suite à une commande de Marjolaine Baronie, directrice / metteuse en Scène de la Cie Bobine Etc, et durant une résidence à La Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon.

Création à l’automne 2023 par la Compagnie le Son des Mots (13). Mise en scène de Claire Philippe.
Création à l’automne 2023 par l’ensemble Sylf et la Compagnie Petitgrain.

Article paru dans Télérama en juin 2021 :

Carnet pédagogique sur Danse Célestine, réalisé par Annie Quenet, à la demande des Éditions Théâtrales : https://www.editionstheatrales.fr/pedagogique/les-carnets/danse-celestine/

La Promesse

« La Promesse » a été créée en février 2021 par Morgane Le Rest (mise en scène) et Margot Madec (jeu). Production : La Maison du Théâtre de Brest.
Plus d’infos : MAISON DU THÉÂTRE DE BREST

Courte pièce pour les 3-5 ans, parue aux Éditions Locus Solus en mars 2021, dans un recueil de 6 pièces de théâtre pour la jeunesse, intitulé : « CECOI, la mer ? » (disponible dans toutes nos belles et vraies librairies !), en compagnie des 6 autres pièces des auteurs et autrices du projet de commandes d’écritures CECOI de Très Tôt Théâtre à Quimper, qui sont : Fabien Arca, Sarah Carré, Mike Kenny traduit de l’anglais par Séverine Magois, Ronan Mancec, Sophie Merceron et Karin Serres.

Voici le lien vers le site de l’éditeur :
https://www.locus-solus.fr/product-page/cécoi-la-mer

J’ai écrit ce texte en août 2020, suite à une commande pour les 4-5 ans, de la part de Très Tôt Théâtre à Quimper, sur le thème de la mer. 
C’est un court monologue de 15 mn.

UN PETIT EXTRAIT :

Une petite, pas plus haute que trois pommes, face à la mer, sur une plage gigantesque, assise sur sa petite serviette verte, à côté de sa maman, sous un parasol rose.
Elle regarde l’océan en tenant dans sa main une taie d’oreiller, son doudou, son « Chonchon », vieux bout de tissu marron, avec un coin duquel, elle caresse l’espace juste là, entre sa bouche et son nez, l’empreinte de l’ange.
Elle soupire, souvent.
Elle, c’est Noémie. Elle parle, dans sa tête.

NOÉMIE.- Maman elle veut pas.

Elle m’a dit « Je veux pas tu m’entends ?! »

Je suis pas sourde.

« Je veux pas que tu ailles, que tu ailles, que tu ailles »

Où, maman ? Je lui ai dit. Elle bégaie ma maman. 

Ça veut dire que des fois, elle a beaucoup de peine à dire un petit mot, ou plusieurs.

« Je veux pas que tu dépasses l’om, l’om, l’om »

Vas-y maman ! Je l’encourage et puis ça sort !

« L’ombre de ce parasol ! »

Quoi ?!

« C’est comme ça ! »

C’est tout petit !

« Assez grand. Déj, déj, déj, déjà assez grand pour toi ! ».

Mais maman !

« Tu as fait la vilaine avec ton frère, tu tu tu n’as pas été gentille, et bien te voilà punie ! ».

C’était MON camion de pompiers !

« Non, c’était le sien ».

Mais il était dans ma chambre !

« Parce qu’il était gent-gent-gentiment venu s’amuser avec toi ».

Ah ?

« Et tu l’as brisé ».

Et je l’ai cassé.

Silence.

Pas de châteaux de sable alors ?

« Ni coquillages, ni jeu des nuages ! Ça t’apprendra ! ».

Elle a pas bredouillé maman pour me dire ça. 

« Quand elle est en colère, les mots sortent de sa bouche aussi vite qu’un oiseau d’une cage ! » il dit papa. J’ai remarqué ça aussi. Des fois non. Des fois c’est pire ! 

Y restent coincés, prisonniers au-dedans de maman. 
Et elle devient toute rouge, comme le camion de pompiers que j’ai tout écrasé !

Silence.

Ça m’apprendra quoi de pas jouer avec toi maman ? 
Je sais pas. 

Qu’est-ce que j’apprends là, quand je fais rien ? Tu le sais toi, la mer ?

Silence.

Je m’ennuie !

J’ai fini d’enlever tout le chewing-gum qu’était resté collé sous ma tong.
« Ça t’occupera » elle m’a dit maman. 

J’ai tout bien mis dans un papier qu’on jettera après dans la poubelle grise là-bas en partant, 

mais maintenant JE-M’EN-NUIE !

Elle fait ses mots croisés. 

Tu la vois ?

Elle veut même pas que je lui chante la chanson de l’alphabet !

Dis la mer, pourquoi qu’elle joue pas avec moi ma maman ?

Je comprends pas. Pourquoi ?!


Los Niños

Janis, 13 ans, s’attend à passer les vacances d’été avec ses parents, médecins humanitaires, mais une mission les appelle d’urgence à l’étranger. Elle se retrouve chez sa grand-tante Didi et son grand-oncle Lolo, quelque part dans le Sud, en pleine campagne, elle ne sait pour combien de temps. Et elle est en colère : c’est toujours elle qu’on laisse en plan.
Didi et Lolo n’ont pas d’enfants. Elle est écrivain et travaille à l’écriture de portraits d’enfants inspirés du livre de Sebastião Salgado, Les Enfants de l’exode. Lui est un ancien DJ, mais sa passion ne l’a pas quitté. Pour quelques jours, l’adolescente va partager leur vie, chambouler leurs habitudes, et parce qu’elle va tomber en cachette sur le manuscrit de sa grand-tante, elle va comprendre les raisons pour lesquelles ses parents l’abandonnent si souvent, pour ces enfants du bout du monde.
Croisant portraits, journal intime et dialogues, le texte offre une partition pour deux actrices et un acteur. Réunis en fin de volume, d’autres portraits fournissent un véritable matériau se prêtant à des variations scéniques infinies.

Livre paru aux Editions théâtrales

Dernière parution : Lorsque au petit matin parut l’Aurore aux doigts de rose

Lorsque au petit matin parut l’aurore aux doigts de rose, est le titre d’une courte pièce de théâtre, que j’ai écrite suite à une commande du Théâtre du Pélican de Clermont-Ferrand à 9 auteurs, sur le thème des Nouvelles Mythologies de la Jeunesse.
Elle est destinée à des adolescents et adultes à partir de 11 ans, et a été publiée en 2017 chez Théâtrales Jeunesse, dans le recueil dont vous pouvez voir la photo ci-dessus, aux côtés des 8 autres textes de mes camarades auteurs : Marine Auriol, Henri Bornstein, Jean-Pierre Cannet, Claudine Galea, Ronan Mancec, Dominique Paquet, Sabryna Pierre, Claire Rengade. Les neufs pièces ont été créées ou mises en lecture lors du Festival « La cour aux ados #2 », à Clermont-Ferrand, organisé par le Théâtre du Pélican.
C’était formidable de voir nos textes interprétés si justement par des adolescents !
Plus d’infos : Théâtre du Pélican

EXTRAIT :

(…)

Soir. Chambre de Yoan. Fenêtre grande ouverte. Il regarde la mer.

YOAN. – Papa, faut que tu m’aides.

Je sais que t’es coincé tout là-bas sur ton île, tu as bien du souci certainement mais je pense,

je pense que tu sais parler aux Dieux.

Souffle leur s’il te plaît qu’ils arrêtent les CAÏDS.

Tony, David, Matthias, Ishem ALIAS, Thor, Superman, Dark Vador et Captain America.

Des mois que ça dure. Des insultes d’abord, des moqueries puis des coups et des claques juste aux bons endroits, là où ça se voit pas. Et maintenant, LEURS DEVOIRS.

Dis-leur s’il te plaît, aux Dieux de ton île et des Cieux, dis-leur que ton fils Télémaque ou Yoan comme tu veux, est au bout du rouleau. Qu’ils L’USENT à petit feu les CAÏDS, que bientôt de ton fils il ne restera qu’une ombre et qu’ils doivent te laisser repartir pour que tu me viennes en aide.

Dis-leur ÇA papa. Je suis sûr qu’ils auront pitié. Ils ont des enfants eux aussi.

Regarde ! POSÉÏDON et son fils Polyphème, le cyclope. C’est certainement eux qui te retiennent là-bas. Depuis que tu as crevé l’œil de son rejeton, Poséïdon prépare sa vengeance. C’est un père, un VRAI.

Viens m’aider PAPA. Tout seul j’y arriverai pas.

Et je veux pas faire de peine à maman, si elle savait… Je lui donne déjà trop de travail, en plus de tout le sien, à l’hôpital.

Ce matin j’ai feinté. Les maths pour Matthias – c’est le PIRE -, sur le banc de l’arrêt de bus je les ai faits. Pouvais pas rentrer, maman aurait dit quoi ? Elle travaillait pas aujourd’hui.

Puis je suis retourné à l’école sans avoir rien mangé.

Papa, vient m’aider ou envoie un messager, je sais pas, ATHÉNA AUX YEUX PERS par exemple, celle qui en pince pour toi et qui sait prendre, mille apparences !

Sinon c’est moi qui vais prendre la mer à la nage et je sais pas si je saurai te retrouver avant de mourir gelé comme papi et mamie.

J’attends. J’essaie encore un jour d’école et si demain soir t’es pas là à serrer ta Sybille dans tes bras, je m’arrache, je me tire OUAIS. À BABÔRD, À TRIBORD, JE PRENDS LE LARGE, tu m’entends ?! Jusqu’à en perdre haleine et que l’eau m’engloutisse et que je te rejoigne enfin car ALORS, si tu ne venais pas demain, c’est que VRAIMENT, je n’ai plus de père, comme me l’a toujours dit maman.

(…)

Galino

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Éditions Théâtrales, 2013
Galino est né d’une commande d’écriture du Théâtre de La Tête Noire de Saran-Scène conventionnée pour les écritures théâtrales contemporaines, au sein de son dispositif « Partir en écriture ». La thématique était : le secret et l’intime. Est-ce que je parle du monde quand je parle de moi ?

J’ai choisi d’écrire ce texte, hommage à mon père, mais aussi à ma famille et aux amis.
Il raconte un pan de sa vie au Plateau d’Assy, et les trois derniers jours avant sa mort, à Villelaure…

La pièce a été créée en février 2016 par la Cie Moitié Raison-Moitié Folie à Chamonix.
Mise en scène et direction artistique : Nathalie Chemelny
Avec : Matthieu Montagnat et Francis Freyburger.
Création lumières : Emma Quéry.
Création musicale et technicienne son : Aurélie Granier.

Projections / Photos / Vidéos : Léa et Benjamin Grégoire.
Plus d’infos sur le spectacle : Moitié Raison-Moitié folie

Liens vers des articles de presse :

Papa coq


Extrait du texte  :

Villelaure. Mercredi 19 août 2009.
La nuit avant le jour où.

Galino. – Petit Lo ? Tu es là ? C’est la nuit ? J’entends plus. Tes PAS. C’est la nuit, déjà ? Alors, alors ça veut dire, pour bientôt ? Demain ? Quel jour on est ? JE SAIS PLUS. Il fait chaud.
NINE !
MA NINE !
Rien qui sort. Je m’entends, seulement dedans.
Elle vient. Elle est LÀ.
Oui, oui, je me calme, ma Nine, je me calme.
Tes MAINS, ça me fait du bien.
Oui, oui. Je peux pas ouvrir, mes yeux, collés.
Tu m’entends ?
Tu m’entends ?
Oui, oui. J’arrête. J’arrête de les faire trembler, mes jambes, oui.
Tes mains sur mes genoux, tu dis
Là, là, calme-toi chéri, calme-toi. C’est la nuit, faut dormir.
C’est pour ça qu’il est plus là, mon petit, à côté.
Tu me dis – comme si tu m’entendais – tu dis
Il est là. Juste à côté, dans sa chambre. Il reste avec nous cette nuit, calme-toi.
Calme-toi mon amour.
Je me calme. Je me calme. C’est que. J’ai pas fini. J’ai pas fini de dire et je SAIS.
Quelques heures maintenant. Je le SAIS.
Il en manque deux. La petite et le grand.
Je peux pas PARTIR, COMME ÇA, sans EUX.
Ma petite et mon grand.
Je CONTINUE.
Je CONTINUE ma Nine, dans ma tête
TOUT. Ça me tient.
Tout ce que je ne vous ai pas dit
à toujours vouloir faire, le DUR.
Aujourd’hui, je raconte.
Dans ma tête, je RACONTE.

Plus d’infos : Éditions Théâtrales, 2013