Lorsque au petit matin parut l’aurore aux doigts de rose, est le titre d’une courte pièce de théâtre, que j’ai écrite suite à une commande du Théâtre du Pélican de Clermont-Ferrand à 9 auteurs, sur le thème des Nouvelles Mythologies de la Jeunesse.
Elle est destinée à des adolescents et adultes à partir de 11 ans, et a été publiée en 2017 chez Théâtrales Jeunesse, dans le recueil dont vous pouvez voir la photo ci-dessus, aux côtés des 8 autres textes de mes camarades auteurs : Marine Auriol, Henri Bornstein, Jean-Pierre Cannet, Claudine Galea, Ronan Mancec, Dominique Paquet, Sabryna Pierre, Claire Rengade. Les neufs pièces ont été créées ou mises en lecture lors du Festival « La cour aux ados #2 », à Clermont-Ferrand, organisé par le Théâtre du Pélican.
C’était formidable de voir nos textes interprétés si justement par des adolescents !
Plus d’infos : Théâtre du Pélican
EXTRAIT :
(…)
Soir. Chambre de Yoan. Fenêtre grande ouverte. Il regarde la mer.
YOAN. – Papa, faut que tu m’aides.
Je sais que t’es coincé tout là-bas sur ton île, tu as bien du souci certainement mais je pense,
je pense que tu sais parler aux Dieux.
Souffle leur s’il te plaît qu’ils arrêtent les CAÏDS.
Tony, David, Matthias, Ishem ALIAS, Thor, Superman, Dark Vador et Captain America.
Des mois que ça dure. Des insultes d’abord, des moqueries puis des coups et des claques juste aux bons endroits, là où ça se voit pas. Et maintenant, LEURS DEVOIRS.
Dis-leur s’il te plaît, aux Dieux de ton île et des Cieux, dis-leur que ton fils Télémaque ou Yoan comme tu veux, est au bout du rouleau. Qu’ils L’USENT à petit feu les CAÏDS, que bientôt de ton fils il ne restera qu’une ombre et qu’ils doivent te laisser repartir pour que tu me viennes en aide.
Dis-leur ÇA papa. Je suis sûr qu’ils auront pitié. Ils ont des enfants eux aussi.
Regarde ! POSÉÏDON et son fils Polyphème, le cyclope. C’est certainement eux qui te retiennent là-bas. Depuis que tu as crevé l’œil de son rejeton, Poséïdon prépare sa vengeance. C’est un père, un VRAI.
Viens m’aider PAPA. Tout seul j’y arriverai pas.
Et je veux pas faire de peine à maman, si elle savait… Je lui donne déjà trop de travail, en plus de tout le sien, à l’hôpital.
Ce matin j’ai feinté. Les maths pour Matthias – c’est le PIRE -, sur le banc de l’arrêt de bus je les ai faits. Pouvais pas rentrer, maman aurait dit quoi ? Elle travaillait pas aujourd’hui.
Puis je suis retourné à l’école sans avoir rien mangé.
Papa, vient m’aider ou envoie un messager, je sais pas, ATHÉNA AUX YEUX PERS par exemple, celle qui en pince pour toi et qui sait prendre, mille apparences !
Sinon c’est moi qui vais prendre la mer à la nage et je sais pas si je saurai te retrouver avant de mourir gelé comme papi et mamie.
J’attends. J’essaie encore un jour d’école et si demain soir t’es pas là à serrer ta Sybille dans tes bras, je m’arrache, je me tire OUAIS. À BABÔRD, À TRIBORD, JE PRENDS LE LARGE, tu m’entends ?! Jusqu’à en perdre haleine et que l’eau m’engloutisse et que je te rejoigne enfin car ALORS, si tu ne venais pas demain, c’est que VRAIMENT, je n’ai plus de père, comme me l’a toujours dit maman.
(…)